Les pharisiens sont de retour dans nos églises
Les pharisiens sont les membres de l'un des partis juifs en activité en Judée pendant la période du Second Temple (IIème siècle av. J.-C. - Ier siècle). Leur courant de pensée est appelé pharisaïsme ou pharisianisme. De nombreux enseignements des pharisiens sont incorporés à la tradition rabbinique. Ils se distinguent notamment par le recours à la Torah orale pour fixer la loi juive.
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"19.3 : Les pharisiens l'abordèrent, et dirent, pour l'éprouver: Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque?"
Lorsque les pharisiens viennent questionner Jésus à propos du divorce, c'est avec la seule volonté de prendre à défaut son enseignement.
D'ailleurs la question qu'ils lui posent n'est pas de savoir si oui ou non un mari peut répudier sa femme mais pour quelle raison.
Pour ces docteurs de la loi et du code mosaïque, répudier sa femme était un acquis de longue date (et d'ailleurs ils étaient les premiers à en profiter). Maintenant se posait la question de savoir pour quel motif l'on pouvait répudier sa femme. Et c'est là que Jésus a été éprouvé, les pharisiens voulant le forcer à se positionner sur le sujet.
Pour rappel, il y avait deux écoles de pensée concernant la répudiation et qui interprétaient différemment Deutéronome 24 :
- l'école de Shammai enseignait qu'un homme pouvait répudier sa femme s'il découvrait en elle quelque chose d'indécent (emphase sur "quelque chose de honteux" )
- l'école de Hillel enseignait qu'un homme pouvait répudier sa femme pour plus ou moins n'importe quelle raison (emphase sur "ne pas trouver grâce à ses yeux")
Depuis Moïse, il y aurait eu une transmission orale de la Torah de génération en génération avec une interprétation des préceptes bibliques, qui elle seule rendait possible leur application.
D'ailleurs le Talmud (compilation des discussions rabbiniques sur l’ensemble des sujets de la Loi juive) surpasse les textes fondateurs bibliques en terme de considération parmi les juifs.
Quand est -il aujourd'hui au sein de l'église de Jésus Christ ? Ne sommes nous pas lentement en train de nous détourner de la vérité au profit d'interprétations sans fondement mais si douces pour nos oreilles et notre cœur endurci ?
Lorsque Jésus a été confronté à ce débat d'interprétation, il a fait ce que nous devrions toujours faire :
- Revenir à la parole de Dieu ("N'avez-vous pas lu que").
Alors revenons au cœur même de la pensée de Dieu, et ne soyons pas comme ces pharisiens qui cherchaient tout simplement des prétextes bibliques afin d'apaiser leur conscience et valider un choix qui était déjà acté depuis longtemps dans leur cœur (à savoir répudier leur épouse quand bon leur semblait).
Jésus a non pas abolit la sainte loi - le décalogue - mais le code mosaïque et ses prescriptions faits par des hommes pour des hommes (au cœur endurci).
Seuls deux commandements demeurent : aimer Dieu et son prochain.
Si donc, comme certains l'interprètent, Jésus autorise le divorce en cas de fornication, cela voudrait dire qu'il épouse la doctrine de l'école de pensée de Shammaï et donne donc raison aux pharisiens qui lui font face.
Cela est impossible pour trois raisons :
Matthieu 23.27-28 : " Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, et qui, au dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impuretés. 23.28 Vous de même, au dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au dedans, vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité."
Matthieu 21.23-27 : "Jésus se rendit dans le temple, et, pendant qu'il enseignait, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire: Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné cette autorité? 21.24 Jésus leur répondit: Je vous adresserai aussi une question; et, si vous m'y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses. 21.25 Le baptême de Jean, d'où venait-il? du ciel, ou des hommes? Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux; Si nous répondons: Du ciel, il nous dira: Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui? 21.26 Et si nous répondons: Des hommes, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. 21.27 Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et il leur dit à son tour: Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses. "
Matthieu 22.15-22 : "Alors les pharisiens allèrent se consulter sur les moyens de surprendre Jésus par ses propres paroles. 22.16 Ils envoyèrent auprès de lui leurs disciples avec les hérodiens, qui dirent: Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité, sans t'inquiéter de personne, car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes. 22.17 Dis-nous donc ce qu'il t'en semble: est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? 22.18 Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit: Pourquoi me tentez-vous, hypocrites? 22.19 Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. 22.20 Il leur demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription? 22.21 De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. 22.22 Étonnés de ce qu'ils entendaient, ils le quittèrent, et s'en allèrent. 22.23"
Matthieu 22.35-40 : "Les pharisiens, ayant appris qu'il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent, 22.35 et l'un d'eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l'éprouver: 22.36 Maître, quel est le plus grand commandement de la loi? 22.37 Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 22.38 C'est le premier et le plus grand commandement. 22.39 Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 22.40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. "
Marc 10.5-12 :
"Et Jésus leur dit: C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné ce précepte. 10.6 Mais au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la femme; 10.7 c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, 10.8 et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. 10.9 Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. 10.10 Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. 10.11 Il leur dit: Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; 10.12 et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère."
(D'ailleurs dans ce passage de l'évangile de Marc, étrangement nous ne voyons aucune trace d'une quelconque clause d'exception dans l'enseignement de Jésus.)
Matthieu 19.8-10 :
"Il leur dit: Moïse, à cause de votre dureté de cœur, vous a permis de répudier vos femmes; mais au commencement il n'en était pas ainsi. 19:9 Et je vous dis que quiconque répudiera sa femme, non pour cause de fornication, et en épousera une autre, commet adultère; et celui qui épouse une femme répudiée, commet adultère.
19:10 Ses disciples lui disent: Si telle est la condition de l'homme à l'égard de la femme, il ne convient pas de se marier. "
Si nous concédons que Jésus enseignait que la victime d'une infidélité conjugale pouvait librement divorcer et se remarier, alors pourquoi ses disciples en concluent-ils qu'il ne convient pas de se marier ?
Est ce qu'ils étaient partisan de l'autre école de pensée (Hillel) et s'attendaient à ce que Jésus autorise un homme à répudier sa femme pour un quelconque motif ? D'où leur déception lorsque que ce dernier ne concède un divorce que pour infidélité ?
Pouvons nous légitimement croire que ces disciples qui avaient tout abandonné pour suivre un parfait inconnu puissent être aussi endurcis (et charnels) alors qu'ils suivaient depuis de longs mois l'amour incarné ?
Cela semble difficile à imaginer.
En fait Jésus n'a suivi aucune des deux écoles de pensée sur le sujet du divorce, d'où cette incompréhension qui s'élève parmi les disciples.
Les disciples qui ont très bien compris Jésus se demandent s'ils viennent réellement d'assister à l'abrogation de la loi pharisaïque sur le divorce.
"Est ce que Jésus, tu nous demandes même de pardonner celle qui nous a été infidèle ? De la pardonner et de la garder pour épouse ?"
- Jésus, dans son sermon sur la montagne, proclame qu'il est venu accomplir la loi. Et quand il parle de la loi, il parle des dix commandements. Comment pourrait-il donc venir ensuite accepter une loi sur le divorce non pas issue du décalogue mais d'interprétations fallacieuses du code mosaïque ? Ce serait en totale contradiction avec son enseignement.
- De plus, Jésus appelle ses auditeurs à surpasser la justice des pharisiens, de ces docteurs de la loi qu'il critiquera ouvertement à maintes reprises (Matthieu 23) pour leur hypocrisie et leur endurcissement de cœur.
Matthieu 23.27-28 : " Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, et qui, au dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impuretés. 23.28 Vous de même, au dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au dedans, vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité."
- Jamais Jésus n'a été pris à défaut face aux pharisiens qui tentaient de le piéger en l'obligeant à prendre position. Au contraire, il mettait à nue leur hypocrisie et étonnait la foule par son enseignement.
Matthieu 21.23-27 : "Jésus se rendit dans le temple, et, pendant qu'il enseignait, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire: Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné cette autorité? 21.24 Jésus leur répondit: Je vous adresserai aussi une question; et, si vous m'y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses. 21.25 Le baptême de Jean, d'où venait-il? du ciel, ou des hommes? Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux; Si nous répondons: Du ciel, il nous dira: Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui? 21.26 Et si nous répondons: Des hommes, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. 21.27 Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et il leur dit à son tour: Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses. "
Matthieu 22.15-22 : "Alors les pharisiens allèrent se consulter sur les moyens de surprendre Jésus par ses propres paroles. 22.16 Ils envoyèrent auprès de lui leurs disciples avec les hérodiens, qui dirent: Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité, sans t'inquiéter de personne, car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes. 22.17 Dis-nous donc ce qu'il t'en semble: est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? 22.18 Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit: Pourquoi me tentez-vous, hypocrites? 22.19 Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. 22.20 Il leur demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription? 22.21 De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. 22.22 Étonnés de ce qu'ils entendaient, ils le quittèrent, et s'en allèrent. 22.23"
Matthieu 22.35-40 : "Les pharisiens, ayant appris qu'il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent, 22.35 et l'un d'eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l'éprouver: 22.36 Maître, quel est le plus grand commandement de la loi? 22.37 Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 22.38 C'est le premier et le plus grand commandement. 22.39 Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 22.40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. "
- Si Jésus, dans sa réponse aux pharisiens confirme la possibilité de divorcer pour cause de fornication et épouse donc la pensée de Shammaï, comment se fait-il alors que ses disciples semblent surpris et l'interrogent à nouveaux sur la question ?
Marc 10.5-12 :
"Et Jésus leur dit: C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné ce précepte. 10.6 Mais au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la femme; 10.7 c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, 10.8 et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. 10.9 Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. 10.10 Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. 10.11 Il leur dit: Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; 10.12 et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère."
(D'ailleurs dans ce passage de l'évangile de Marc, étrangement nous ne voyons aucune trace d'une quelconque clause d'exception dans l'enseignement de Jésus.)
Matthieu 19.8-10 :
"Il leur dit: Moïse, à cause de votre dureté de cœur, vous a permis de répudier vos femmes; mais au commencement il n'en était pas ainsi. 19:9 Et je vous dis que quiconque répudiera sa femme, non pour cause de fornication, et en épousera une autre, commet adultère; et celui qui épouse une femme répudiée, commet adultère.
19:10 Ses disciples lui disent: Si telle est la condition de l'homme à l'égard de la femme, il ne convient pas de se marier. "
Si nous concédons que Jésus enseignait que la victime d'une infidélité conjugale pouvait librement divorcer et se remarier, alors pourquoi ses disciples en concluent-ils qu'il ne convient pas de se marier ?
Est ce qu'ils étaient partisan de l'autre école de pensée (Hillel) et s'attendaient à ce que Jésus autorise un homme à répudier sa femme pour un quelconque motif ? D'où leur déception lorsque que ce dernier ne concède un divorce que pour infidélité ?
Pouvons nous légitimement croire que ces disciples qui avaient tout abandonné pour suivre un parfait inconnu puissent être aussi endurcis (et charnels) alors qu'ils suivaient depuis de longs mois l'amour incarné ?
Cela semble difficile à imaginer.
En fait Jésus n'a suivi aucune des deux écoles de pensée sur le sujet du divorce, d'où cette incompréhension qui s'élève parmi les disciples.
Les disciples qui ont très bien compris Jésus se demandent s'ils viennent réellement d'assister à l'abrogation de la loi pharisaïque sur le divorce.
"Est ce que Jésus, tu nous demandes même de pardonner celle qui nous a été infidèle ? De la pardonner et de la garder pour épouse ?"
C'est bien à cela que Jésus nous appelle ! Pardonner au lieu de condamner.
Emprunter la voie des "SI" et des "SAUF" équivaut tout simplement à suivre le chemin des pharisiens et revenir aux interprétations des anciens préceptes juifs et d'épouser à nouveau le code mosaïque plutôt que la loi parfaite de Dieu (Matthieu 22.40).
Si l'infidélité est un fondement légal pour divorcer, alors revenons à l'époque des lévites et des sacrifices et égorgeons à nouveau un agneau pour la purification de nos fautes.
Mais alors le don de Christ sur la croix n'aura plus d'efficacité.
Jérémie 31.31-34 : " Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, Où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, 31.32 Non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, Le jour où je les saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte, Alliance qu'ils ont violée, Quoique je fusse leur maître, dit l'Éternel. 31.33 Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit l'Éternel: Je mettrai ma loi au dedans d'eux, Je l'écrirai dans leur cœur; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple. 31.34 Celui-ci n'enseignera plus son prochain, Ni celui-là son frère, en disant: Connaissez l'Éternel! Car tous me connaîtront, Depuis le plus pet<it jusqu'au plus grand, dit l'Éternel; Car je pardonnerai leur iniquité, Et je ne me souviendrai plus de leur péché."
Cette promesse de Dieu s'est accompli en la résurrection de Jésus Christ avec l'envoie du Saint Esprit à chacun de ses enfants.
Si la loi de Dieu est réellement gravée dans notre cœur, alors nous n'avons plus aucune raison d'avoir égard aux lois anciennes telles que cette prescription rabbinique sur le divorce.